Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 00:00

photo-0794.JPG Je crois que je peux le dire. J'ai l'impression d'avoir survécu à l'enfer cette semaine. Pire ou presque comme mes 3 jours d'examen en première année de médecine. J'ai la sensation de revenir de très loin. Mais mes larmes du week-end dernier me sont encore familières. Comme mon désespoir, vendredi après-midi il y a tout juste une semaine, devant la montagne de travail restant. Je me sentais perdue, seule et luttais contre l'envie de tout envoyer promener. Jusqu'à ce que ...

 

Jusqu'à ce qu'une petite fée vienne me rejoindre sur Nice. Sa fraîcheur, sa vivacité d'esprit et ses encouragements ont rempli mon petit coeur malmené d'un trop plein d'amour. J'ai aimé sentir sa présence dans mon grand lit, rassurant mes angoisses nocturnes. J'ai aimé être réveillée par ses mots au plein milieu de la nuit, preuve de ses songes. J'ai aimé la voir mettre mon tablier de cuisine pour nous confectionner des brownies à la noix de coco. J'ai aimé son calme pendant qu'elle faisant ses devoirs. J'ai aimé ses sourires alors qu'elle matait des épisodes de Sex and The City pendant que je bossais. J'ai aimé la sentir vivre autour de moi. J'ai aimé sa pugnacité à me faire réviser ces quelques 30 pages d'aphasie. J'ai aimé son plaisir de m'accompagner à la friperie et d'y dénicher quelque chose, même si ça a été pour les autres finalement. J'ai aimé son excitation devant mon autorisation à ce qu'elle fouille dans mon gros carton à perles et autres trésors. J'ai aimé qu'elle ait voulu du coup nettoyer la table et la chaise de la terrasse pour s'installer devant ma fenêtre de bureau et y composer de nouveaux bijoux juste sous mes yeux. J'ai aimé sa gourmandise en dégustant un macaron au chocolat. J'ai aimé notre complicité dans une séance de cinéma. J'ai aimé ce Mac Do improvisé sur la plage alors que le temps virait à l'orage. J'ai aimé tous ces moments simples qui ont constitué notre week-end.

 

Mais je n'ai pas aimé craquer devant ses pauvres petits yeux et lui quémander de rester, une nuit de plus. je n'ai pas aimé avoir l'impression de lui faire porter sur ses belles petites épaules le poids de mes angoisses. Je n'ai pas aimé me sentir si faible que je ne pouvais pas la laisser partir. Je n'ai pas aimé mes pleurs et les idées noires qui me sont passées par la tête. 

 

Mais sa réaction a encore été parfaite, parce que si simple. Elle m'a rassurée d'un ton tout doux, que si je voulais qu'elle reste une soirée de plus, elle le ferait parce que ça lui faisait plaisir. Elle a alors sorti de sa valise rose une petite boîte blanche et me la tendue délicatement. " C'est du zenalia. J'en prends pour mes examens de piano. Tu vas voir ça calme bien. Enfin moi je trouve. " Notre dernière soirée a été parfaite. j'ai bossé comme une damnée et elle a regardé des séries, allongée sur mon lit, juste à côté. Nous avons dégusté nos brownies devant un très bon film de filles et je me suis endormie en caressant ses boucles blond foncé, ressentant tant d'amour pour cette soeur encore mais plus si petite que ça. 

 

J'ai carburé toute la semaine au Zenalia. Et ça a été, semble-t-il, plus efficace que le cachet de xanax procuré par maman ou encore ces médocs aux plantes " pour permettre un sommeil calme et reconstructeur ". Je sais que je lui dois beaucoup et ce week-end nous a énormément rapproché. Elle m'a permis d'allier gros bossage et moments de plaisir-vide tête et je ne l'en remercierai jamais assez. Sa sérénité a été ma force pour tenir le coup jusqu'au bout. 

 

Alors aujourd'hui que cette période noire se finit, j'ai juste envie de lui dire merci. Et que je l'aime aussi. Surtout même. Et ce pour le reste de ma vie. 

 

A Louise ...

 

     photo-0792.JPG  photo-0795.JPG  photo-0793.JPG

Partager cet article
Repost0
14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 13:19

 IMG 0565

 

Après presque une semaine de sevrage raisonné je m'autorise enfin un retour sur ce blog. 

 

Comme tout consommateur zélé je ne me rends compte de l'importance dans mon quotidien de ce lieu de partage et de création qu'une fois que je m'en trouve privée. 

 

Cette semaine est dure. Le sommeil tambourine contre mes tempes fatiguées des apprentissages dernière minute. Tout mouvement oculaire me donne un début de migraine. Mon lit n'a jamais été aussi border-line, comme une invitation de chaque instant, mes deux gros oreillers me pressant de venir leur confier ma tête. Maguy désespère de me voir vivre en décalé, un peu comme elle finalement, de la sorte toutes ses bêtises nocturnes ( petite virée dans le dressing, reniflage intensif dans le sac à main, escalade de livres et j'en passe ) s'en retrouvent découvertes et réprimandées. Mon appart est un énorme courant d'air le jour ( vivifions l'esprit fatigué ) et un bocal rempli de doutes une fois la nuit tombée. Les heures s'égrainent à vitesse grand v, alors que les pages de cours se survolent trop lentement. Les coups de fil et autres petits messages textotiens sont mon seul contact social, facebook m'ennuie et me déprime ( trop de gens vivant normalement et profitant de la vie ). Je pourrai directement m'injecter du coca-redbull en intraveineuse. Vu ma consommation ces derniers jours, ça m'étonnerait pas que mes urines changent de couleur. 

 

Mais alors que j'ai le cerveau tout embrouillé et que la moindre réflexion ou idée me demande un effort intellectuel monstre, j'ai tout de même deux-trois relans d'envie et de petits plaisirs.

 

Ainsi hier soir après n'avoir regardé que 30 min du film encore jamais vu nommé " le scaphandre et le papillon " qui fait honneur à cette profession que j'ai semble-t-il choisie dans un élan de sadomasochisme poussé à son paroxysme ( au vu des connaissances requises pour ces foutus examens ) ( oui des fois je rêve d'une vie professionnelle plus tranquille comme vendeuse chez Massimo Dutti ( au hasard hein ^^ ) ou prof de yoga, me permettant de ne pas développer un cancer ou autre ulcère avant 50 ans par tant de stress contenu ), j'ai senti mon esprit s'évader en pensant à la fête des pères.

 

Fête des pères. Dimanche. Mon papa ( souvent stressé lui aussi, connerie de système de merde ). Un cadeau. Cette magnifique et si douce chemise Ralph Lauren, simplement rayée bleu et blanche trouvée dans mon nouveau lieu de perdition. Neuve ou presque, pour 4€ seulement. Et sa petite soeur, une café coton bleu et marron, que je me vois déjà refermer sur les épaules de mon brother adoré pour l'accompagner dans d'autres douleurs académiques, celles des oraux ouvrant la porte des grandes écoles.

 

Alors j'ai souri et je me suis dit qu'à force de vous faire baver en parlant régulièrement de mes découvertes dans cette caverne d'Ali Baba au contenu toujours incertain et changeant sans vous le présenter une fois vraiment, c'était pas du jeu.

 

Alors voilà. Ca s'appelle en fait la " Maison de la Solidarité " et tout est dit. C'est au 30 rue Bonaparte, tout près du port donc.

Au rez-de-chaussée vitré on peut trouver les objets du quotidien, des bouquins, de la vaisselle, de la déco, des jeux et du matériel pour enfants.

Et à l'étage, après avoir monté l'escalier en colimaçon bétonné blanc, on découvre la grande salle de la friperie, avec ses portants gauches pour les femmes et droits pour les hommes et ses bacs de vêtements divers au milieu. On peut même trouver des déguisements pour enfants, de jolis chapeaux, des collants, des ceintures, des nappes, des draps et autres produits textiles. 

La règle y est simple : les robes sur portants sont entre 6 et 8 €, les vestes sont à 6 €, les chemises sont donc à 4 € et dans les bacs les shorts sont à 2 € et le reste à 3 € pièce. 

 

Je fais toujours de belles découvertes. Certes cela demande un peu de patience et beaucoup de farfouillage mais je repars toujours avec une petite merveille et l'impression d'avoir fait, en plus d'une bonne affaire, une bonne action. 

 

J'y retourne samedi, pour déclarer officiellement ouvertes ces satanées vacances. Je serai ravie d'y entraîner certains-certaines, alors si vous ne faites rien de particulier ce week-end, laissez-moi un commentaire et on s'organise une petite virée collective.

 

Je vous laisse, je dois me remettre à mes cours. Ne reste plus qu'un partiel. Demain matin. La psychiatrie adulte. Un message ? ;)  

 

        IMG_0787.JPG  photo-0788.JPG  photo-0789.JPG

Partager cet article
Repost0
6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 15:01

Image-1-copie-13.pngBon. J'avoue hier j'ai pas assuré. Mais bon, que voulez-vous, j'ai du boulot jusqu'à plus soif ( ma mémoire n'est pas loin du burn out ) et j'essaie de profiter de ma famille quand je tente une apnée hors des cahiers. J'ai d'ailleurs prévu de kidnapper une de mes soeurs pour le week-end en l'engageant comme coach révisions d'aphasie ...

 

" - ...

- Heu tu veux que je te dise ce qu'il y a écrit ?

- Oui, si tu veux bien, parce que là c'est trou noir ...

- Heu ... "dissociation aumatico-volontaire " et c'est quoi une stéréotypie ? "

 

J'aime ces moments de fous rires que l'on se prend toutes les deux quand elle écorche un mot savant, ses mimiques quand elle veut me faire trouver un item oublié, son sifflement d'admiration " ben dis donc là pour la lutte contre l'agrammatisme tu gères !", son petit air entendu quand je lui explique un ou deux termes compliqués. Avec cette belle plante aux yeux amande et aux boucles blond foncé, l'aphasie devient presque une plaisanterie.

 

Et son sourire hier soir en revenant du collège : " Camille, Camille, devine quoi, aujourd'hui on a vu ce que c'était qu'un stéréotype en français !!! C'est drôle la coïncidence, non ? "

 

Bref. Ces quelques jours en retour aux sources se passent mieux que je ne pouvais l'espérer. Maman me laisse travailler tout en étant aux petits soins pour moi et je prends beaucoup de plaisir à partager mes repas avec ces quatre filles qui papotent gaiement tout en se chamaillant. 

 

J'ai presque pas envie de rentrer demain matin. Mais il le faut, c'est la dernière dernière ligne droite qu'il paraît. Alors on s'accroche et on rit, entre deux chapitres d'aphasie.

 

Douces pensées à vous tous, promis je ne vous oublie pas ... :)

 

 

Partager cet article
Repost0
29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 00:00

Image-4-copie-10.png

 

Pendant que je m'évertuais à faire entrer dans ma tête toutes les infos de mes cours de neuro, deux de mes amies ont accouché cette semaine passée. Bienvenue donc à Ketsia, née le 22 mai et Gabriel, né le 26 mai. Qui sait, peut-être se rencontreront-ils un jour ces deux-là ... ;)

 

Elle se réveille. Petit à petit, ses paupières deviennent si fines qu'elle parvient à percevoir la lumière et les ombres qui s'inscrivent autour d'elle. Elle a dans la bouche un goût amer, celui bien spécial que laisse toujours une anesthésie générale. Elle se frotte les yeux et découvre la perf' qu'elle porte en bracelet à l'un de ses poignets.

 

Dans le fauteuil à côté d'elle, il dort paisiblement, les genoux recroquevillés. Ses joues portent encore les stigmates de l'inquiétude apportée par la journée d'hier. Elle le contemple tout en essayant de se relever, grimaçant de douleur en replaçant son oreiller pour lui permettre une position semi-assise plus agréable. Un bouquet de fleurs, timide, lui fait face sur le petit meuble au pied de son lit d'hôpital. Elle se passe la main dans les cheveux, baille en même temps. Quelle heure est-il ? 

 

Une infirmière passe la tête par l'entrebaillement de la porte. " Ca y est, on est réveillée ? ". Elle lui sourit faiblement en réponse. " J'arrive tout de suite avec de quoi vous alimenter pour vous rendre quelques couleurs ! ". La phrase lancée gaiement réveille l'homme assoupi. Il s'étire doucement et pose un regard plein d'amour sur sa protégée. Il semble comprendre qu'elle ne peut dire aucun mot et l'embrasse doucement sur le front en lui caressant la joue, sans lui poser la moindre question.

 

Dehors il fait beau. On entend même quelques oiseaux gazouiller, perchés sur les branches du gros chêne du parc de l'hôpital. Mais le temps ne compte pas, l'humeur extérieure n'a pas de prise sur elle. Ses seules pensées convergent vers un autre lieu, non loin de là. Elle regarde son ventre qui a seulement un peu dégonflé depuis la veille. On dirait presque qu'il y a encore quelque chose, quelqu'un à l'intérieur. Mais elle sait que la chrysalide est vide car plus rien ne bouge en lui donnant tous ces signes de vie aquatique qu'elle a appris à ressentir depuis 3 mois. Elle pose alors ses mains sur ce ventre rond et une larme se met enfin à couler sur son visage fatigué.

 

" Ne t'inquiète pas, tout va très bien. Elle va bien. Notre petite fille va bien. " Ses mains à lui recouvrent alors les siennes, un sourire béat sur les lèvres. Et c'est dans ce face à face intimiste, qu'ils se découvrent enfin dans leur nouveau rôle. La suite n'appartient qu'à eux, tous les deux, pour quelques instants encore.

 

Félicitations aux heureux parents et surtout à mon amie Tab à qui j'envoie mes meilleures pensées et beaucoup d'amour pour surmonter les difficultés de cette naissance prématurée. Je vous aime.

Partager cet article
Repost0
27 mai 2012 7 27 /05 /mai /2012 00:39

IMG 0540Hier le moral n'était pas au beau fixe après les aléas de l'écrit de neuro de vendredi après-midi qui me restaient toujours un peu en travers de la gorge. Dur donc de se remettre avec la même rage dans les révisions de l'oral qui suit, alors qu'on a juste envie de se taper la tête contre les murs et de faire un petit retour en arrière et revenir dans cet amphi où notre cerveau a juste merdé un bon moment. M'enfin, j'ai ravalé mes larmes et ai entamé un grand nettoyage d'appart' histoire d'aider les ondes positives à me parvenir. Le soleil était au rendez-vous, il faisait beau, il faisait chaud. Une idée m'est passée par la tête et j'ai tout de suite envoyé un texto à l'intéressée, qui me répondait avec autant d'enchantement quelques minutes plus tard. 

 

Nous nous sommes donc retrouvées au pied de mon immeuble vers 16h, en jupe et petit haut blanc qui laissait apparaître les liens d'un maillot de bain. Et nous sommes allées rejoindre la grande bleue et ses fameux galets niçois pour une séance révisions-bronzage des plus agréable. 

 

Allongée sur la grosse serviette bien molletonnée, mon sac à main de vadrouilleuse sous la tête, je me suis laissée bercer par le roulis des vagues et l'apprentissage conjoint des apraxies. Et quel merveilleux moment ! Le soleil s'atténuait et ne déposait sur mon corps qu'une douce caresse. Les conversations des touristes autour de nous étaient un florilège de langues étrangères où certains mots, parfois, se distinguaient en me renvoyant au souvenir d'anciens cours d'allemand. J'étais bien, mes yeux protégés du soleil par mon unique et chanelissime paire de lunettes chinée trois francs six sous mais tellement résistante à mes péripéties estivales.

 

A un moment, je ne sais plus vraiment quand, je me suis endormie. Et à mon réveil je n'étais plus la même. J'adorais la sensation du tissu de ma jupe qui frottait sur mes blancs mollets alors que je me sentais presque mise à nue quand je l'avais enfilée quelques heures auparavant. Je me sentais apaisée, zen, à des années lumières de mes petits tracas d'étudiante. J'étais heureuse d'être là, avec ma voisinette trop chouette, à partager un moment de douce folie toutes les deux, échappant à la morosité de révisions en solo dans nos apparts respectifs. J'avais envie d'enlacer le monde et de dire à la terre entière que je l'aimais. Je me sentais belle et souriait à cet inconnu qui nous souhaitait une bonne après-midi à toutes les deux, comme ça, juste en passant. 

 

Nous avons bientôt ré-enfilé nos tee-shirt et nos souliers pour traverser le vieux Nice et rejoindre le tram qui nous ramènerait chez nous. Mais nous étions toutes les deux sur un petit nuage. Et notre soirée, même studieuse, nous apparaissait déjà aussi belle que notre après-midi. Nous nous sommes quittées le sourire aux lèvres au milieu de notre rue en se promettant de se refaire ça dès qu'on le souhaiterait ... :)

 

                IMG 0539  IMG 0541  IMG 0538

Partager cet article
Repost0
23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 10:00

Image-1-copie-16.png

 

En sortant de la salle de sport hier soir vers 21 heures j'étais encore toute centrée sur moi-même, profitant des derniers instants post-relaxation. J'arrivais à l'arrêt de bus et mon portable me confirma que le prochain bus ne passerait pas avant 15 min. La mamie aux cheveux rose et habillée comme une ado attardée était fidèle au poste, assise sur le banc, me reluquant de haut en bas, comme d'habitude. De nouveaux passants arrivèrent et consultèrent les horaires de passage. Parmi eux un vieux monsieur très élégant pesta qu'il n'y comprenait jamais rien à ces horaires de bus. Le jeune homme à côté de lui tenta de lui montrer la gymnastique mathématique a opérer. Je leur proposai mon aide, détentrice de la précieuse info grâce à l'application lignes d'azur sur Iphone. Le vieil homme éclata de rire : " C'est encore elle la plus maligne finalement ! 

 

S'en suivie une rencontre avec une personnalité riche d'enseignements, d'histoire et de souvenirs. Adossée au panneau publicitaire de l'abri bus, je l'écoutais me raconter Nice aux prémisses de son développement alors que la France sortait de la guerre. J'aimais surprendre l'éclat de son regard quand il évoquait le passage de son certificat d'études en 1942 alors qu'il avait 14 ans tout juste, porte ouverte vers la vie professionnelle. " Vous savez la vie n'était pas facile, surtout après que les allemands aient chassé les italiens de Nice, je suis allé de nombreuses fois à l'école l'estomac dans les talons. Et avec une pince au pantalon pour cacher le trou qui avait étiré le tissu, car ma mère n'avait pas les moyens de racheter un nouveau pantalon. N'empêche que je pense que c'étaient les meilleures années. Nous n'avions presque rien mais on était heureux comme ça. "

 

" Et les années après-guerre ont été les meilleures : j'avais 20 ans et on savait faire la fête ! J'étais alors chargé de transmettre les télégrammes des prisonniers libérés annonçant leur retour au sein de leur foyer ... Vous pensez, ils devaient rester confidentiels mais on avait pris le truc, on gonflait légèrement le papier entre le pouce et l'index pour pouvoir distinguer le contenu du message et porter le plus rapidement que nos jambes nous le permettaient la bonne nouvelle à la famille. "

 

Le ciel bleu se paraît de milles nuances rose orangées, le fond de l'air était doux et j'aimais passer le temps en écoutant ce que cet homme avait à me révéler. Il faut savoir recevoir à ce qu'il paraît.

 

" Vous savez je pense qu'aujourd'hui on est devenu trop égoïstes. On a des voitures nouvelle génération, des appareils électroniques ultra sophistiqués, des appareils ménagers remplaçant le moindre geste et tout le savoir-faire qui s'y raccrochait ... Ma mère allait au lavoir du Paillon, et nos affaires étaient toujours propres. Nous ne nous lavions qu'au gant et avec un peu d'eau mais nous sentions toujours bon. On se retrouvait souvent au bar du coin et quand on arrivait à convaincre une fille de nous accorder une sortie, c'était sur notre vélo qu'on l'emmenait. Mais quelles sensations ! On l'installait là, juste devant, entre nous et le guidon, et la proximité que nous offrait cette position nous permettait d'avoir le nez dans leur belle chevelure et de respirer leur parfum tout le long du chemin."

 

Le bus arrivait alors et c'était presque comme si on ne l'attendait plus vraiment, qu'on était là à discuter tranquillement à la tombée de la nuit. Je montais la première et mon nouvel ami m'invitait à m'asseoir à ses côtés " comme si vous étiez avec moi, que nous nous connaissions depuis un certain temps ", la voix claire, toujours en riant.

 

" C'était pas évident de récolter un baiser à l'époque. Il faut dire que les jeunes filles de ce temps étaient très méfiantes et puis la pilule n'existant pas, la moindre incartade amoureuse pouvait leur coûter une grossesse non désirée, déshonneur familial des plus grand. Mais vous pensez qu'on était malins, on leur susurrait dans l'oreille qu'il ne fallait pas qu'elles s'inquiètent, qu'on les épouserait. Enfin je dis nous, mais moi je n'ai jamais fait ça ! "

 

Et mon rire rejoignait le sien, le traitant de joyeux hypocrite, avec une pointe d'affection dans la voix. J'aimais le bonheur imprévu de cette rencontre extra-générationnelle et ses confidences d'un genre inhabituel. 

 

Mais son arrêt était déjà le suivant et je me levais alors poliment pour le laisser passer : " Alors voilà comment nos destins après s'être croisés se séparent à présent, au plaisir de vous revoir un de ces jours mademoiselle. " Et le vieil homme était déjà dehors, tirant sur sa veste en tweed et me laissant un sourire aux lèvres et des anecdotes d'un autre temps et d'une autre vie en pagaille dans la tête.

Partager cet article
Repost0
18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 10:34

Image-4-copie-8.pngLa nuit dernière, après avoir passé une après-midi des plus studieuse, j'eus au moment de me coucher une grande vague d'angoisse.

 

Je sentais la boule se former au creux de mon estomac, envoyant ses salves punitives jusqu'à ma gorge, mettant en marche un système de défense lacrymal. J'essayais de garder mon calme autant que possible mais les événements à venir me semblaient tellement proches et le temps si rapide à s'écouler que je ne parvenais pas à calmer mon pouls soudain affolé. Ma tête échafaudait des plans de secours dans tous les sens, listant les priorités en organisant la moindre heure des journées à venir. J'avais beau me mettre en position foetus rien ne semblait pouvoir me rassurer. J'essayais péniblement de reprendre le contrôle de ma respiration pour joindre mon confident mais celui-ci ne répondait pas, occupé à d'autres maux de campagne.

 

Je sentais que j'étais toute prête à basculer tête la première vers cette angoisse primitive et étais soudain désemparée de ne pouvoir compter que sur moi-même. Pas terrible quand on a besoin de quelqu'un d'extérieur pour rationnaliser tout ça. Mais j'ai joué le jeu. J'ai serré mes poings très fort et je me suis composé une voix rassurante, cherchant tous les points positifs que je pouvais trouver. Et comme mon réveil indiquait que la nuit avait été bien entamée, j'ai laissé mes pensées vagabonder à la recherche d'un souvenir proche qui m'apaiserait.

 

Et ma mémoire magique m'a recrée une ambiance nocturne vécue à deux moments différents le week-end dernier. Je venais de me réveiller d'un petit somme côté passager, habituel quand mon chéri est au volant. Nous avions quitté l'autoroute et la voiture prenait des routes plus champêtres, que mon amoureux me décrivait avec la beauté des souvenirs d'enfant. Sur les sièges arrières un autre couple était endormi et je me sentais bien, à moitié encore dans mes rêves, partageant ceux de mon double.

 

Quand nous sommes arrivés à destination, les phares du véhicule éclairant les vieilles pierres de quelques maisons, je n'avais qu'une hâte, rejoindre un lit doux et moelleux. Mais alors que nous descendions de voiture et que la nuit était tout juste entamée, je crus entendre un gazouillement inédit et charmant, provenant du bouquet d'arbres le plus proche. Et cette mélodie plus habituelle en pleine journée m'intrigua sans pour autant perturber les oiseaux nocturnes dans leur concert improvisé.

 

Et je les retrouvais quelques jours plus tard, à une bonne centaine de kilomètres, sur le chemin de mon lit en traversant la terrasse pour rejoindre le pool-house. Leur chant était toujours aussi atypique, comme si pour eux la nuit était le jour et leur mélodie de minuit resta alors ancrée dans mes souvenirs ...

Partager cet article
Repost0
15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 09:45

P1050111.jpg Lundi matin je me suis réveillée en sursaut dans l'ambiance turquoise du pool-house. Il n'était pas tôt et le soleil se sentait déjà à travers les lourds rideaux. Je sautais du lit pour les ouvrir en grand et me régaler enfin du spectacle de la piscine bleue, contrastant avec le bois foncé de la terrasse et tout le vert de la végétation alentour.

 

J'inspirais une bonne dose d'air pur avant de rejoindre la maison familiale. Les chiennes m'accueillirent avec bruit et s'engouffrèrent ensuite vers l'extérieur me laissant découvrir le silence peu habituel qui régnait à l'intérieur. Des miettes d'un petit-déjeuner précoce étaient encore visibles sur la table ikea : grands bols à chicorée, pot de confiture, croissant dans une assiette, etc ...

 

Encore comateuse je pris place autour de la table et me servis un verre de jus d'orange. Et alors que mon regard était attiré par les ondulations à la surface de l'eau de la piscine, mes pensées s'évanouirent ...

 

Et je me retrouvais la tête à l'envers dans un grand lavabo, mes cheveux à la renverse se perdant en lianes indomptables recouvrant l'émail blanc. Des mains expertes me passaient nombre de shampoings et autres démêlants alors que j'essayais péniblement de fermer les yeux à chaque nouvelle attaque d'eau de rinçage, maudissant intérieurement ma grande flegme qui m'avait incitée à ne pas me démaquiller la veille au soir. Et le trou d'évacuation de l'eau se foutait bien de moi, aspirant parfois une mèche de cheveux tandis que je clignais maladroitement des yeux. A cet instant-là une unique pensée m'appartenait "Mais qu'est-ce que je fous làààà ?". Mais déjà les mains expertes avaient fini d'étaler le dernier soin "Tu vois c'est mieux si tu te démêles les cheveux au peigne sans rincer le soin, comme ça tu le fais pénétrer dans toute la chevelure et c'est nettement plus profitable. Mais ça les coiffeurs ils ne le disent pas hein, que les cheveux c'est comme un arbre recouvert d'écailles qu'il faut toutes hydrater !" et allèrent me chercher une serviette tandis que je tentais d'appréhender l'étendue des dégâts niveau yeux de panda, qu'elles découvrirent dès leur retour, une fois la serviette nouée en turban tout autour de ma tête "Mais tu ne t'étais pas démaquillée ??? Quelle idée !"

 

2 cotons démaquillants plus tard j'étais installée sur une chaise en bois donnant sur une porte vitrée offrant la vue d'un potager à moitié ensoleillé, entouré d'une haie de cyprès. J'eus alors droit à une véritable séance coiffure digne des plus grands salons. Sauf que mon interlocutrice m'offrit un récit plus atypique en me confessant les aléas d'une vie. Et je fus touchée de ces aveux qui débutèrent par le commencement d'un apprentissage après le certificat d'études qui n'avait, exprès, pas été réussi avec exploit, afin de permettre à sa détentrice de contourner le souhait d'études supérieures imposées par une mère institutrice. "Car j'ai toujours voulu devenir coiffeuse. Je crois que ça a commencé vers les 6 ans, et ça ne m'a plus jamais lâché."

 

Et j'imaginais dans ma tête les images allant de pair avec le récit qui m'était conté : une petite provinciale mal dégrossie arrivant à 14 ans tout juste dans l'un des deux plus grands salons de coiffure parisiens, avec un passage par la case esthéticienne pour se séparer de ses guiboles poilues, et la grande passion d'un patron qui l'encouragea à présenter le certificat précocement puis à se présenter aux plus grands concours de la capitale afin de montrer ses talents.

 

7 années après, elle se décidait à quitter un mari trop violent avec l'appui de sa mère, alors que ses mains expertes séchaient mes cheveux en les enroulant autour de la brosse.

 

20 ans plus tard, alors que mes cheveux paraissaient plus légers à chaque boucle de plus formée dans la nuque, elle se démasquait cocue, rentrant d'un voyage moins long que prévu. 

 

D'un coup de laque sur son oeuvre elle fit main mise sur une douloureuse période de dépression, arrivant à la conclusion qu'elle n'avait jamais eu de chance avec les hommes et qu'il était temps de tirer un trait sur le genre masculin.

 

C'était alors les yeux tout émus de cette séance coiffure que je me retournais vers elle afin qu'elle admire le résultat. Et elle confirma mon intuition "C'est la coiffure qui m'a aidée à tenir le coup à chaque fois, je ne connais pas de meilleure thérapie.

 

Plus tard dans la journée, alors que tout le monde goûtait aux petits fours et aux conversations de salon, je la découvris assise seule sur un banc entourée de deux bouquets de ballons multicolores. Et j'eus envie de lui montrer sa grâce malgré le poids des années passées en dégainant mon appareil photo afin d'immortaliser cette rencontre. 

Partager cet article
Repost0
10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 00:30

Elle est là, juste dans l'entrée. La fermeture éclair laisse entrevoir le monceau de fringues en pagaille qui s'y trouvent encore. J'ai pas eu le courage de la vider. Pas encore. Parce que de toute manière il va bien falloir, puisque je repars vendredi déjà. Oui mais la laisser traîner encore un peu, là, c'est comme si les vacances étaient encore un peu là, tout près. Et que ce qu'elle contient peut encore être imprégné de Paris, de l'odeur de cet appartement partagé à deux ou plutôt trois. Ma boule de poils me boude d'ailleurs, trouvant qu'à Nice je la délaisse décidément bien plus qu'à Paris. 

 

J'ai d'ailleurs fait une sélection des merveilles ramenées de la capitale ( à défaut du chéri, qui y reste solidement accroché à cette bougresse, grrr ;) ), histoire de (re) faire un article de shoppeuse addict. J'ai tout plié tout bien et tout en essayant de rien oublier, je vous laisse découvrir ça au fur et à mesure des photos ...

 

            IMG 0429             IMG 0449  

 

De mon badinage dans le marais j'ai ramené 1 mètre de ruban en dentelle noire ( 1,90€ le mètre en mercerie ), seul caprice au milieu de toutes ces bobines de rubans magnifiques, ces étalages de perles, de barrettes à noeuds multicolores et autres headband de folie. J'ai ma petite idée de son utilisation prochaine mais chut, je garde le secret ...

 

         IMG 0446      IMG 0447     IMG 0448

 

Sautoir perles blanches, fleur rose et pompons de chaînes : 14,90€ - 7,45€

Sautoir tons turquoise et violet : 19,90€ - 9,95€


                                      IMG_0419.JPG     IMG 0418

 

Ensemble de joncs marron-mordoré : 12,90€ 

Boucles d'oreilles gouttes de pluie entourées de perles d'eau douce : 19,90€ - 9,95€

 

J'ai également fait un tour au BHV alors qu'il était sous l'emprise des soldes de mi-saison ... Et voilà le résultat : j'ai dévalisé le stand de bijoux Bala Boosté. J'adore cette marque que j'ai connue grâce à Monoprix ( d'ailleurs les bijoux de Monop' étaient les mêmes que ceux de BHV mais à Monop' il n'y avait 50% que sur les sautoirs alors qu'au BHV quatre des cinq présentoirs à bijoux Bala Boosté étaient soldés à 50% ) et qui en soldes a fait mon bonheur ( même si il y avait pleins d'autres trucs craquants, notamment des BO en plumes et perle dans les parme mais je me suis dit que c'était quand même super fragile, ou encore des sautoirs insolites genre gros pendule d'époque ).

 

                     IMG_0451.JPG         IMG_0454.JPG

 

                 IMG_0450.JPG   IMG_0326.JPG  IMG_0294-copie-1.JPG  

 

Pull jaune canari, Pull&Bear - 12,90€

Pull vieux rose angora et grosses poches, Comptoir des Cotonniers ( La Vallée Village, collection printemps-été 2011 ) - 120€ - 39,90€

Blouse en soie rose pâle à motifs chiens blancs avec ceinture tressée, WE - 49,90€  - 24,90€

Pull gris cachemire et coton, Lafayette collection - 39,90€ - 19,95€

 

J'ai également adopté 4 nouveaux hauts, shoppés à différents moments et endroits de ma virée parisienne. J'ai littéralement craqué pour ce pull canari tout léger déniché chez Pull&Bear à prix vraiment très très raisonnable, le pull Comptoir témoigne de mon adoration pour leurs pulls angora-tout doux-j'ai-envie-de-dormir-avec, même si le prix reste élevé j'adore leurs nuances de vieux rose ça va bien à mon teint (blanc). Coup de coeur longuement hésité pour cette blouse toute légère à motif incongru ( je trouvais que 25€ ça faisait encore chéro ) mais plus du tout regretté une fois enfilée et portée pendant toute une journée à Paris :). Et enfin ce pull gris tout simple mais tout doux avec le petit détail qui plaît : de faux petits écussons-ailes sur les épaules ( pas de belle photo porté désolée ... ).

 

Si les bijoux Bala Boosté vous ont aussi tapé dans l'oeil, vous pouvez encore profiter des soldes de mi-saison aux Galeries Lafayette ou au Monoprix le plus proche ( mais attention : seuls les sautoirs sont soldés ). Pour le pull Lafayette collection, idem et pour le Pull&Bear ( il existe en plusieurs autres couleurs estivales ) il paraît qu'une boutique vient d'ouvrir ses portes à Nice héhé ... ;)

 

Sur ce, mes derniers pêchés fringues vous étant ainsi confessés, je vous souhaite une belle et merveilleuse journée ! :)

Partager cet article
Repost0
8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 08:00

Image 1-copie-14

 

A l'image de la France entière dimanche, nous avons décidé d'appréhender un nouveau départ.

Nous nous sommes donc retrouvés vendredi soir dernier dans une autre grande salle de cinéma de l'UGC de Bercy Village.

Pile à l'heure pour pouvoir enfin découvrir dans l'intimité de l'écrin d'une salle de cinéma le film bien nommé : Nouveau Départ.

 

Et ce fut une belle histoire qui nous fut contée pendant les 2 heures que durèrent la séance.

 

J'ai eu l'impression de vivre l'aventure au rythme de cette nouvelle famille, union des hommes et des animaux. Et les rires d'une petite fille de 7 ans tout juste, des boucles rousses encadrant un visage de porcelaine, ont réchauffé mon coeur et décroché de nombreux sourires à mon amoureux. Le combat de la passion contre l'argent, maître terrible et calculateur de bien des vies. J'ai aimé ressentir l'amour d'un père pour ses enfants, les mots doux échangés avec sa fille et les joutes verbales amenées par l'adolescence torturée d'un fils.

 

J'ai aimé l'image d'un vieux sweat d'homme que le souvenir d'une mère emmitouflée dedans rend trésor ultime pour surveiller les rêves d'une petite princesse. J'ai aimé la naissance sous haute surveillance d'une nichée de bébés paons. Comme la fin d'une vie de tigre immortalisée de la plus belle façon qui soit. Le charme a opéré jusqu'au bout et à la sortie je me suis sentie si légère, enveloppée de toute la magie d'un très beau film. Mon double a alors saisi ma main et l'a invité à poursuivre la soirée à l'hippopotamus de la rue pavée. 

 

Bref, nous avons passé une très belle soirée.

 

Partager cet article
Repost0