Je crois que je peux le dire. J'ai l'impression d'avoir survécu à l'enfer cette semaine. Pire ou presque comme mes 3 jours d'examen en première année de médecine. J'ai la sensation de revenir de très loin. Mais mes larmes du week-end dernier me sont encore familières. Comme mon désespoir, vendredi après-midi il y a tout juste une semaine, devant la montagne de travail restant. Je me sentais perdue, seule et luttais contre l'envie de tout envoyer promener. Jusqu'à ce que ...
Jusqu'à ce qu'une petite fée vienne me rejoindre sur Nice. Sa fraîcheur, sa vivacité d'esprit et ses encouragements ont rempli mon petit coeur malmené d'un trop plein d'amour. J'ai aimé sentir sa présence dans mon grand lit, rassurant mes angoisses nocturnes. J'ai aimé être réveillée par ses mots au plein milieu de la nuit, preuve de ses songes. J'ai aimé la voir mettre mon tablier de cuisine pour nous confectionner des brownies à la noix de coco. J'ai aimé son calme pendant qu'elle faisant ses devoirs. J'ai aimé ses sourires alors qu'elle matait des épisodes de Sex and The City pendant que je bossais. J'ai aimé la sentir vivre autour de moi. J'ai aimé sa pugnacité à me faire réviser ces quelques 30 pages d'aphasie. J'ai aimé son plaisir de m'accompagner à la friperie et d'y dénicher quelque chose, même si ça a été pour les autres finalement. J'ai aimé son excitation devant mon autorisation à ce qu'elle fouille dans mon gros carton à perles et autres trésors. J'ai aimé qu'elle ait voulu du coup nettoyer la table et la chaise de la terrasse pour s'installer devant ma fenêtre de bureau et y composer de nouveaux bijoux juste sous mes yeux. J'ai aimé sa gourmandise en dégustant un macaron au chocolat. J'ai aimé notre complicité dans une séance de cinéma. J'ai aimé ce Mac Do improvisé sur la plage alors que le temps virait à l'orage. J'ai aimé tous ces moments simples qui ont constitué notre week-end.
Mais je n'ai pas aimé craquer devant ses pauvres petits yeux et lui quémander de rester, une nuit de plus. je n'ai pas aimé avoir l'impression de lui faire porter sur ses belles petites épaules le poids de mes angoisses. Je n'ai pas aimé me sentir si faible que je ne pouvais pas la laisser partir. Je n'ai pas aimé mes pleurs et les idées noires qui me sont passées par la tête.
Mais sa réaction a encore été parfaite, parce que si simple. Elle m'a rassurée d'un ton tout doux, que si je voulais qu'elle reste une soirée de plus, elle le ferait parce que ça lui faisait plaisir. Elle a alors sorti de sa valise rose une petite boîte blanche et me la tendue délicatement. " C'est du zenalia. J'en prends pour mes examens de piano. Tu vas voir ça calme bien. Enfin moi je trouve. " Notre dernière soirée a été parfaite. j'ai bossé comme une damnée et elle a regardé des séries, allongée sur mon lit, juste à côté. Nous avons dégusté nos brownies devant un très bon film de filles et je me suis endormie en caressant ses boucles blond foncé, ressentant tant d'amour pour cette soeur encore mais plus si petite que ça.
J'ai carburé toute la semaine au Zenalia. Et ça a été, semble-t-il, plus efficace que le cachet de xanax procuré par maman ou encore ces médocs aux plantes " pour permettre un sommeil calme et reconstructeur ". Je sais que je lui dois beaucoup et ce week-end nous a énormément rapproché. Elle m'a permis d'allier gros bossage et moments de plaisir-vide tête et je ne l'en remercierai jamais assez. Sa sérénité a été ma force pour tenir le coup jusqu'au bout.
Alors aujourd'hui que cette période noire se finit, j'ai juste envie de lui dire merci. Et que je l'aime aussi. Surtout même. Et ce pour le reste de ma vie.
A Louise ...