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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 10:31

Image-1-copie-4.pngJe me réveille dimanche matin alors que le jour perce à peine à travers les volets métalliques de mon appartement. Instinctivement je m'étire, bouge un peu, jusqu'à ce que mes jambes rencontrent les siennes, sagement pliées de son côté du lit. Alors mes lèvres se réveillent elles aussi et je souris en me tournant vers lui laissant mes mains se perdre dans ses cheveux et le long de son dos. Il marmonne des mots doux encore embrumé par la nuit qui s'efface à peine.

 

Nous traînons toute la journée ou presque ( puisque notre journée se termine à 16h34 ) en mode cool-cool-cool et j'adore deviner sa silhouette dans son pantalon de jogging noir un peu lâche. Viennoiseries en pagaille sont de la partie, dévorées comme le veut la tradition, à même le lit. Je tourbillonne dans mes habitudes avec bonheur car il se charge juste de par sa présence de rendre beaux ces moments simples du quotidien. On rit comme des gamins face à une vanne de l'autre, déclenchant une bataille de guilis qui laissera vite tomber les armes au profit de quelques longs baisers volés.

 

Il m'enlace la taille pendant que je cuisine un truc rapidos, m'entraînant à nouveau sur le lit pour découvrir la traditionnelle semaine des Guignols et nous rebondissons sur une situation cocasse pour parler un peu de ce qu'il aime tant, la politique. Nos discussions sont riches, belles et nourries d'une admiration commune qui nous fait rêver devant l'élocution et les arguments de l'autre sur un sujet particulier ( même si la plupart des mots utilisés nous semblent parfois relever d'une autre langue puisqu'appartenant à un vocabulaire particulier intéressant l'un de nos deux domaines de compétences ).

 

Après une rapide douche nous nous habillons enfin pour sauter dans le tram direction la gare. Nous parlons encore pendant le trajet, de projets, de nos proches ou encore des obligations estudiantines qui vont très vite se rappeler à nous. Mais l'arrêt de la gare est déjà le suivant et c'est un petit pincement au coeur qui me guette sur le parcours des quelques mètres qui nous séparent encore de la gare. Je le serre un peu plus fort contre moi et inspire à pleins poumons son odeur, celle qui comme une drogue va me manquer douloureusement après son départ. 

 

Nous sommes sur le quai et nous plaisantons un peu maladroitement afin d'écarter le malaise entourant le moment de la séparation. Il est sur la marche du train et moi sur le bord du quai. Je lui crie qu'il faut vite que nous planifions notre prochain week-end à tous les deux, dans trois semaines environ. Ma gorge se serre un peu et il m'embrasse doucement après m'avoir répondu. Nous nous enlaçons alors que retentissent les sifflets du départ. Je redescends alors à reculons du marche pied de son wagon et nous n'avons que le temps d'échanger un dernier baiser avant que la fermeture automatique des portes nous sépare pour de bon. 

 

Ca y est. Je suis seule sur le quai. Il me fait de grands signes derrière la porte vitrée mais le reflet ne me renvoie que mon image de pauvre chose esseulée sur un quai de gare. Je le regarde s'asseoir et marche à ses côtés alors que le train part, son visage disparaissant bientôt dans la continuité de l'enchaînement des différents wagons. Je redescends les marches me guidant vers la sortie d'un pas un peu plus lourd, resserrant mon manteau autour de mon petit coeur malmené mais la tête haute pour vaincre l'assaut des larmes qui complotent pas loin.

 

Quelques mètres plus loin, un texto et mon sourire revient : " Je t'aime ma belle "

 

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commentaires

P
Merci Blairo, ça me touche beaucoup ! :)
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B
C'est tout triste, mais tellement mignon.<br /> ça sent le sincère, et ça nous touche parce que l'on connait aussi ces moments, et que l'on aime particulièrement revivre la première partie de cet article...
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P
Oui c'est sûr mais le moment de la séparation "physique" en elle-même reste et restera toujours douloureux ... Mais c'est aussi ce qui fait toute la force des retrouvailles ! :)
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L
Situation que je connais plus que bien, et que je vais encore mieux connaître dans les 2 années à venir ...<br /> J'aurai sûrement les mêmes au revoir que les tiens, dans 4 semaines ...<br /> Mais je trouve qu'à l'heure des skype et appels illimités, nous sommes tout de même une génération qui a de la chance. Un génération où les grands amours séparés par la distance restent unis ...
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